Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du novembre, 2024

Le parfum des promesses

Dans une salle de conférence en verre et acier, le monde des affaires, des politiques et des médias se réunissait. On l’appelait Le Grand Forum, un nom qui promettait débats et idées neuves, mais qui ressemblait souvent à une mascarade où chacun jouait son rôle. Ce jour-là, Monsieur Corbeau, PDG d’une multinationale énergétique, trônait sur l’estrade. Sa silhouette imposante dominait l’assistance. Sur la table devant lui, un projet de réforme énergétique, "innovant et écologique", disait-il. Dans l’assemblée, assis en première ligne, Monsieur Renard, un journaliste acéré, souriait d’un air calculateur. Depuis des années, il traquait les grandes figures de l’industrie avec ses enquêtes. Mais cette fois, il avait une autre stratégie. — Monsieur Corbeau, lança-t-il d’une voix mielleuse, quel discours brillant vous nous offrez aujourd’hui ! Que de promesses, que de vision ! Le PDG, flatté, redressa encore plus son torse. — Ce que vous faites pour la planète, continua le journalis...

Les promesses du kiosque

C'était un de ces matins où tout semblait figé, comme si le temps lui-même hésitait à se lever. La ville s'étirait lentement sous une lumière pâle, et moi, avec mon café tiède et mes chaussures mal lacées, je me tenais devant le kiosque à journaux du coin. Les gros titres, comme toujours, faisaient la course à la catastrophe. "Crise énergétique : un hiver sous tension ?" clamait le premier journal. "La réforme qui divise encore et toujours", annonçait un autre, avec une photo du président qui semblait dire : "Oui, je sais, mais que voulez-vous ?" Le kiosquier, un vieil homme avec des lunettes si épaisses qu’on aurait cru qu’il lisait dans une autre dimension, me regardait.  — Alors, jeune homme, aujourd’hui c’est quoi ? Politique ou horoscope ?  — Politique. L’horoscope, au moins, il donne encore un peu d’espoir, ai-je répondu en souriant. Il a ri, mais pas trop, comme quelqu’un qui sait que l’humour est précieux, mais fragile. Je lui ai pris un jo...

Acte II : Assimilation et intégration, entre rêve et désillusion

Photo : Crédits : ©Imago/© Droits d'auteur : ©Imago/©Bridgeman  L’idée d’une « immigration sans douleur » avancée par Fernand Braudel repose sur une vision séduisante : celle d’une adaptation harmonieuse des immigrants à la société d’accueil, sans tensions ni conflits. Pourtant, derrière cette apparente simplicité se cache une réalité bien plus complexe, où l’assimilation, loin d’être un processus neutre, soulève des questions profondes sur l’identité, la justice et la diversité culturelle. Un idéal hors de portée ? L’assimilation, telle qu’on la conçoit souvent, demande aux immigrants de se fondre dans la culture dominante jusqu’à en devenir "indiscernables". Sur le papier, cela semble logique, presque évident : vivre dans un pays implique d’en adopter les règles et les usages. Mais en pratique, cette exigence devient vite un fardeau. Que reste-t-il d’une personne ou d’un groupe, si on leur demande de renier leurs coutumes, leur langue, voire leurs croyances, pour "...