E n ces temps troublés où le mot "peuple" semble à la fois sacralisé et vidé de sa substance, il est urgent de se pencher sur cette institution que l'on nomme Parlement – non comme un rouage technique, mais comme le cœur battant d’une démocratie qui, à force de compromis et de renoncements, s’est peut-être éloignée de sa mission première. Depuis la Ve République, le Parlement a souvent été relégué au rôle secondaire de chambre d’enregistrement, réduit à valider les choix d’un exécutif renforcé. Hugo, qui croyait au souffle de la tribune et à la puissance de la parole politique, s’étranglerait à l’idée d’un législatif craintif, presque effacé. L’absence de majorité absolue depuis les législatives de 2022 a pourtant rebattu les cartes : le débat est de retour, la friction aussi – mais est-ce le signe d’un renouveau ou le symptôme d’une impasse ? Il est temps de reposer les vraies questions. À quoi sert le Parlement, sinon à porter la voix du peuple, à incarner une conflictu...