I l existe des vérités que personne n’a envie d’entendre. Des phrases qui grincent, qui dérangent, qui irritent les consciences bien installées. Et pourtant, ce sont précisément ces mots-là, ces paroles âpres, que George Orwell plaçait au cœur même de la liberté. Orwell n’était pas un homme de confort. Il était de ces écrivains dont la plume est une alarme, un antidote au mensonge, un miroir posé devant l’hypocrisie sociale. Quand il parle de liberté, ce n’est pas une abstraction dorée ou une revendication creuse : c’est un combat. Une épreuve de vérité. Une exigence. La photographie en noir et blanc où il apparaît, figé dans le temps devant un micro de la BBC, n’est pas anodine. Elle nous rappelle que la parole est un acte. Qu’elle engage. Qu’elle expose. Et qu’elle coûte, parfois très cher. Orwell savait qu’il ne suffisait pas de s’indigner, encore fallait-il nommer les choses, même lorsque le monde voulait les effacer. Dans une époque où l’on confond souvent liberté d’expression et ...