E n attendant que l’embrasement mondial fasse son entrée, que la famine achève son œuvre à Gaza City et que l’Ukraine se découpe au gré des ambitions russes et américaines, la France ajuste ses comptes comme on taille un tissu déjà usé. Le geste est sec, méthodique, presque chirurgical. François Bayrou, Premier ministre, avance son plan budgétaire comme on présente un antidote, alors que l’odeur de poudre flotte dans l’air. On nous parle d’économies comme de sacrifices vertueux. Les jours fériés sont effacés d’un trait, comme un simple décalage de calendrier. Les salaires et pensions sont figés, nommés « pauses » au nom du bien commun. Mais derrière ces chiffres glacés, se cache une réécriture des priorités : une nation sommée d’adopter une posture d’effort constant, où la solidarité devient mécanique et la dignité un ajustement comptable. Ce plan, censé stopper l’hémorragie de la dette, ouvre en réalité un autre front : celui du droit au repos, du...