A lors que le gouvernement gratte les économies sur le dos des services publics, un autre chantier, plus discret et plus pernicieux, s’ouvre dans l’ombre des discours officiels : celui de la redéfinition des frontières du désir, de l’appartenance et du pouvoir symbolique. La loi Duplomb ; évoquée aujourd’hui dans les cafés comme balise politique, demain comme repoussoir ; cristallise ces tensions. Peu importe son intitulé exact : elle devient prétexte et miroir, révélant ce que la nation préfère taire. J’écris cet article comme on gratte une allumette dans une pièce enfumée. Les silhouettes familières se dessinent : la radicalité écologique, qui oublie parfois que la sauvegarde du vivant exige la justice sociale ; la radicalité identitaire, qui érige des frontières sous couvert de protection ; le néoféminisme, qui interroge, bouscule et pousse aux ruptures nécessaires. Et tout autour, des vocables et des forces d'extrême droite, masculisme identitaire, mouvances incel - tissent une...